Rodolphe D ERLANGER (1872-1932)
Rodolphe François d’Erlanger (1872-1932)
Peintre orientaliste et mécène des arts en Tunisie
Le baron Rodolphe d’Erlanger était un peintre orientaliste, à la fois paysagiste, portraitiste et peintre de scènes de rue et de personnages. Formé à l’Académie Julian à Paris, il reçoit une solide formation classique auprès de Tony Robert-Fleury et surtout de Jules Lefebvre. Il débute sa carrière en exposant au Salon des Artistes Français organisé au Grand Palais.
Voyageur passionné, il peint successivement à Paris, Deauville, en Italie, en Angleterre, en Égypte, au Maroc et en Algérie, avant de tomber sous le charme de la Tunisie, où il s’installe définitivement à partir de 1910. Son œuvre tunisienne, la plus importante, est consacrée à Sidi Bou Saïd et ses environs, mais aussi à Carthage, La Goulette, Gammarth, Tunis et son golfe. Entre 1926 et 1931, il expose régulièrement au Salon des Artistes Tunisiens.
En 1912, il entreprend la construction de son palais à Sidi Bou Saïd, Ennejma Ezzahra (« L’Étoile de Vénus »), chef-d’œuvre d’architecture arabo-andalouse qui deviendra après sa mort le Centre des Musiques Arabes et Méditerranéennes.
Parallèlement à sa carrière picturale, le baron d’Erlanger s’impose comme un grand musicologue. Il consacre ses dernières années à la rédaction de son monument en six volumes, La Musique Arabe, dont les premiers paraissent de son vivant et les derniers après sa mort. Ses travaux, ses archives et sa collection d’instruments nourriront notamment le Congrès du Caire de 1932, événement majeur dans l’histoire de la musique arabe.
Ainsi, Rodolphe d’Erlanger occupe une place singulière dans l’histoire de la Tunisie : peintre orientaliste raffiné, amoureux de la lumière et des paysages tunisiens, mais aussi passeur et protecteur de la culture musicale arabe.
