Marsa Enchères
  • Artiste: Jellal BEN ABDALLAH (1921-2017)
  • Titre: Khamsa w Khmis
  • Année de réalisation: 1985
  • Technique & support: Acrylique et feuilles d'or sur paneaux de bois
  • Format hors cadre: 120 x 240 cm
  • Signe distinct: Signée en bas au centre
  • Provenance: Collection privée
  • Description: Khamsa w Khmis est une œuvre monumentale et emblématique de l’univers poétique de Jellal Ben Abdallah, considérée comme l’une des pièces majeures de l’art moderne tunisien. Conservée dans la même famille depuis sa création, elle témoigne de la pleine maturité artistique du maître dans les années 1980. Ce paravent à quatre panneaux représente cinq femmes tunisiennes en costumes traditionnels rehaussés de feuilles d’or, évoluant dans un décor méditerranéen mêlant artisanat, architecture arabo-andalouse et mer. La palette douce d’ocres, de verts d’eau et de roses fumés restitue la lumière des terrasses tunisiennes et la sérénité du littoral. Œuvre hybride entre tableau, paravent et installation murale, Khamsa w Khmis peut être présentée en ligne droite, en arc ou en angle droit. Ses charnières en cuivre renforcent son caractère artisanal, tandis que ses dimensions (120 × 240 cm déployé) en font une pièce à la fois décorative et profondément narrative. Réalisée pour une villa de la banlieue nord de Tunis, l’œuvre naît d’une rencontre inspirante : l’artiste découvre une demeure conçue par l’architecte Mira Lelaumier. Séduit par l’harmonie des volumes, la lumière et la vue sur mer, il imagine une composition dédiée aux valeurs familiales, aux gestes transmis et à la mémoire domestique. Commandée directement auprès de lui en 1985, Khamsa w Khmis demeure une création rare dans son œuvre. Description des panneaux (de gauche à droite) : Panneau gauche : une table ottomane ornée d’oiseaux, de coquillages et de crustacés évoque directement les rivages tunisiens, avec en fond une terrasse bordée d’agaves. Panneau central gauche : une jeune femme assise tient un poisson. À ses côtés, une femme élancée porte un plateau et une cruche, symboles de générosité et d’hospitalité. Panneau central droit : une femme actionne un grand rouet, évoquant le temps, la mémoire et le savoir-faire féminin. Panneau droit : une jeune fille travaille sur un petit métier triangulaire, tandis qu’une femme au profil noble contemple l’horizon, incarnation du féminin méditerranéen. Arrière-plan commun à tous les panneaux : un large barmakli domine une porte traditionnelle de Sidi Bou Saïd. Plus loin, un minaret crée un lien subtil entre l’espace intime et la ville.
    Biographie:

    Jellal BEN ABDALLAH (1921-2017)
    Jellal Ben Abdallah, né en 1921 à Tunis, est l’un des peintres tunisiens les plus emblématiques du XXᵉ siècle. Très tôt, il développe un sens aigu de l’observation et une passion pour le dessin. Son enfance est marquée par les couleurs, les ruelles et les scènes populaires de la médina de Tunis et de Sidi Bou Saïd, qui deviendront les cadres récurrents de son œuvre. Jeunesse et débuts artistiques Dès l’adolescence, il s’oriente vers la peinture comme moyen d’expression privilégié. Autodidacte dans un premier temps, il s’inspire des miniatures orientales, des artisans et de l’imagerie populaire. Il fréquente rapidement les artistes de l’École de Tunis, dont Amor Ghraïri, Aly Ben Salem et Jellal Ben Abdallah père (artisan en cuivre), qui enrichissent sa vision du patrimoine visuel tunisien. Les événements d’avril 1938 et la perte de proches marquent profondément le jeune artiste. C’est dans ce contexte qu’il réalise l’une de ses premières œuvres engagées, "Le Martyr", avant de s’installer durablement à Sidi Bou Saïd, village qui façonnera son imaginaire. Formation et premiers succès En 1943, il expose ses premières miniatures chez Madame Attias, ce qui lance officiellement sa carrière. Peu après, il intègre l’École des Beaux-Arts de Tunis, où il remporte un prix de peinture. Cette distinction lui permet d’obtenir une bourse d’études pour Paris. À Paris, il fréquente l’Académie de la Grande Chaumière, se forme au contact d’artistes européens et s’imprègne de l’effervescence artistique de l’époque. Il effectue ensuite un séjour à Rome, travaille quelque temps avec Moses Levy, puis complète sa formation par des visites à Venise et Florence, où il étudie la peinture italienne. Retour en Tunisie et commandes publiques De retour en Tunisie au début des années 1950, il réalise plusieurs commandes institutionnelles. En 1951, il peint deux fresques monumentales pour le Lycée de Jeunes Filles de Sousse, puis une grande composition pour la Maison de Tunisie à la Cité Universitaire de Paris. Son œuvre gagne en maturité et en visibilité : Ben Abdallah s’impose comme un témoin sensible de la vie tunisienne. Carrière au Théâtre municipal En 1957, il est nommé décorateur principal du Théâtre Municipal de Tunis, poste qu’il occupe pendant treize ans. Cette expérience enrichit son sens de la composition, de la mise en scène et du décor, et influence sa peinture par un goût prononcé pour les atmosphères théâtrales et les intérieurs détaillés. Vie personnelle et maturité artistique Marié à Latifa Bach Hamba, figure élégante et cultivée qui devient souvent sa muse, il poursuit parallèlement son œuvre picturale. À partir des années 1990, il expose moins dans les galeries, préférant recevoir les collectionneurs dans son atelier de Sidi Bou Saïd, où il vend directement ses œuvres. Style et caractéristiques L’art de Jellal Ben Abdallah est immédiatement reconnaissable. Il se distingue par : un dessin précis et délicat, hérité des miniatures ; des couleurs douces et harmonieuses ; des scènes de genre, souvent inspirées de la médina ; des figures féminines élégantes, parfois idéalisées ; des intérieurs richement décorés, empreints d’intimité ; un goût pour le patrimoine tunisien, vu à travers une sensibilité moderne. Son œuvre constitue une archive visuelle de la Tunisie du XXᵉ siècle : mariages, hennés, musiciens, artisanes, patios, ruelles et cafés. Fin de vie et héritage Jellal Ben Abdallah continue de travailler jusque dans les dernières années de sa vie. Il décède en 2017, laissant derrière lui une œuvre immense, recherchée par les collectionneurs et régulièrement présente dans les expositions et ventes aux enchères. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des maîtres de la peinture tunisienne, aux côtés de Yahia Turki, Aly Ben Salem, Ammar Farhat, Abdelaziz Gorgi et Moses Levy.

Biographie

Jellal BEN ABDALLAH (1921-2017)

Jellal Ben Abdallah, né en 1921 à Tunis, est l’un des peintres tunisiens les plus emblématiques du XXᵉ siècle. Très tôt, il développe un sens aigu de l’observation et une passion pour le dessin. Son enfance est marquée par les couleurs, les ruelles et les scènes populaires de la médina de Tunis et de Sidi Bou Saïd, qui deviendront les cadres récurrents de son œuvre.

Jeunesse et débuts artistiques

Dès l’adolescence, il s’oriente vers la peinture comme moyen d’expression privilégié. Autodidacte dans un premier temps, il s’inspire des miniatures orientales, des artisans et de l’imagerie populaire. Il fréquente rapidement les artistes de l’École de Tunis, dont Amor Ghraïri, Aly Ben Salem et Jellal Ben Abdallah père (artisan en cuivre), qui enrichissent sa vision du patrimoine visuel tunisien.

Les événements d’avril 1938 et la perte de proches marquent profondément le jeune artiste. C’est dans ce contexte qu’il réalise l’une de ses premières œuvres engagées, "Le Martyr", avant de s’installer durablement à Sidi Bou Saïd, village qui façonnera son imaginaire.

Formation et premiers succès

En 1943, il expose ses premières miniatures chez Madame Attias, ce qui lance officiellement sa carrière. Peu après, il intègre l’École des Beaux-Arts de Tunis, où il remporte un prix de peinture. Cette distinction lui permet d’obtenir une bourse d’études pour Paris.

À Paris, il fréquente l’Académie de la Grande Chaumière, se forme au contact d’artistes européens et s’imprègne de l’effervescence artistique de l’époque. Il effectue ensuite un séjour à Rome, travaille quelque temps avec Moses Levy, puis complète sa formation par des visites à Venise et Florence, où il étudie la peinture italienne.

Retour en Tunisie et commandes publiques

De retour en Tunisie au début des années 1950, il réalise plusieurs commandes institutionnelles.
En 1951, il peint deux fresques monumentales pour le Lycée de Jeunes Filles de Sousse, puis une grande composition pour la Maison de Tunisie à la Cité Universitaire de Paris.

Son œuvre gagne en maturité et en visibilité : Ben Abdallah s’impose comme un témoin sensible de la vie tunisienne.

Carrière au Théâtre municipal

En 1957, il est nommé décorateur principal du Théâtre Municipal de Tunis, poste qu’il occupe pendant treize ans. Cette expérience enrichit son sens de la composition, de la mise en scène et du décor, et influence sa peinture par un goût prononcé pour les atmosphères théâtrales et les intérieurs détaillés.

Vie personnelle et maturité artistique

Marié à Latifa Bach Hamba, figure élégante et cultivée qui devient souvent sa muse, il poursuit parallèlement son œuvre picturale.
À partir des années 1990, il expose moins dans les galeries, préférant recevoir les collectionneurs dans son atelier de Sidi Bou Saïd, où il vend directement ses œuvres.

Style et caractéristiques

L’art de Jellal Ben Abdallah est immédiatement reconnaissable. Il se distingue par :

  • un dessin précis et délicat, hérité des miniatures ;

  • des couleurs douces et harmonieuses ;

  • des scènes de genre, souvent inspirées de la médina ;

  • des figures féminines élégantes, parfois idéalisées ;

  • des intérieurs richement décorés, empreints d’intimité ;

  • un goût pour le patrimoine tunisien, vu à travers une sensibilité moderne.

Son œuvre constitue une archive visuelle de la Tunisie du XXᵉ siècle : mariages, hennés, musiciens, artisanes, patios, ruelles et cafés.

Fin de vie et héritage

Jellal Ben Abdallah continue de travailler jusque dans les dernières années de sa vie. Il décède en 2017, laissant derrière lui une œuvre immense, recherchée par les collectionneurs et régulièrement présente dans les expositions et ventes aux enchères.

Il est aujourd’hui considéré comme l’un des maîtres de la peinture tunisienne, aux côtés de Yahia Turki, Aly Ben Salem, Ammar Farhat, Abdelaziz Gorgi et Moses Levy.

Visibilité & Livraison

  • L'oeuvre est visible au siège de Marsa Enchères au sein de la Galerie Alexandre Roubtzoff au 12, rue Imam Abou Hanifa. 2070. La Marsa.
  • La livraison des oeuvres vendues se fait impérativement à notre siège Plan de Situation.